TEMOIGNAGE Chrétien EVANGELIQUE Protestant

TEMOIGNAGE Chrétien EVANGELIQUE Protestant

Le non-pardon est un “cancer” qui dévore l'âme de celui ou celle qui en est prisonnier


 Un des sujets les plus épineux du moment : le pardon ! Comment l'essentiel du plan primordial Divin peut-il être un sujet de tension si permanent parmi les chrétiens ? Cela reste un mystère pour moi. Le plan du salut pour nos âmes passe par le pardon que Jésus, notre Sauveur, a payé au prix de Sa vie sur la croix, à notre place. Il a accepté de donner Sa vie pour que nous soyons pardonnés et ainsi rachetés, devenant fils et filles du Père.

     Mais voilà que ce simple petit mot “pardon” semble vouloir nous diviser... et pourtant, quand nous rencontrons un “noeud” dans notre vie, Dieu lui-même nous ramène à ce carrefour incontournable : “ Pardonne comme tu as été pardonné(e) ! ”

     Loin de moi l'idée de créer une polémique ou de prétendre présenter LA vérité. Je voudrais exposer un éclairage possible sur ce sujet, une suite à mon précédent article sur ce thème. “Pardonner, Réparer, Restaurer”, qui présentait la possibilité d'une seconde chance grâce au pardon. Notre Dieu est le Dieu des secondes, troisièmes, énièmes chances, c'est indiscutable !

     Le non-pardon est un “cancer” qui dévore l'âme de celui ou celle qui en est prisonnier. L'absence de pardon est même aujourd'hui classé dans les maladies cliniques par le monde médical et bénéficie de sa liste propre de symptômes permettant de le diagnostiquer.

Permettez moi d'utiliser une image pour présenter cette approche du pardon, étape “indispensable” pour chacun d'entre nous : imaginons un triangle dont Dieu serait le sommet, nous serions une des bases, (imaginez un segment rouge qui relie Dieu au sommet à Moi à la base) et l'autre base représenterait Notre Offenseur (imaginez un segment bleu qui relie Dieu au sommet à Mon offenseur pour l'autre côté de la base).(Imaginez un segment en pointillé reliant Moi à Mon Offenseur).

     Beaucoup de situations d'offenses, de douleurs semblent impardonnables. Des injustices commises par des membres proches de la famille, souffrances liées à des abus d'ordre physique, moral, spirituel, même la maladie... toutes ces souffrances sont parfois au-delà de ce que notre coeur peut accepter et peuvent nous maintenir dans l'amertume, la désillusion, l'aigreur. C'est comme du “pus” qui infecte une plaie ouverte encore béante. La souffrance est réelle, la blessure est vivante et la plaie ne cicatrise pas si le non-pardon est le seul médicament appliqué.
     Le souvenir de l'offense dont nous avons été les victimes envahit nos pensées, notre vie. Des sentiments de colère semblent avoir élu domicile au fond de notre âme. En ayant un regard honnête, nous pourrions presque nous retrouver dans la liste des symptômes médicaux liés à cette “maladie”. Nous devenons hautement critiques de nous-mêmes. Et Dieu semble tellement lointain...

     Dieu nous demande de pardonner ceux qui nous ont fait du mal. En refusant ce pardon à notre offenseur, nous le laissons gagner une seconde fois. Ce non-pardon nous prive de la relation si précieuse avec notre Sauveur.
     Si nous ne pardonnons pas, Dieu ne peut pas non plus pardonner nos péchés. (Matthieu 6:15). Quand nous prions, le non-pardon entretenu dans nos coeurs affecte notre vie de prière. Nos prières ne montent plus jusqu'à Dieu. (Marc 11:25)

     Dieu nous demande de pardonner notre offenseur, non pas pour l'offenseur, mais pour que la relation entre Dieu et nous (la partie gauche du triangle dans notre image) soit restaurée. Le pardon que le Seigneur nous demande d'exercer envers notre offenseur n'a rien à voir avec ce dernier, il s'agit de Dieu et de notre âme.

     Sur la croix, Jésus pardonne le brigand qui lui demande pardon et ne pardonne pas celui qui ne se repent pas... Bien sûr, Il est Dieu ! Il s'agit de la partie droite du triangle dans notre image. Notre offenseur sera pardonné du mal qu'il nous fait seulement et seulement si il se repent. C'est une histoire entre Dieu et lui... mais la demande de pardon de notre offenseur n'est absolument pas une pré-condition requise pour notre pardon...

     Nous confondons souvent pardon et réconciliation. Les deux sont très différents et ne sont pas indispensablement liés l'un à l'autre. Si l'offenseur ne se repent jamais, lui pardonner pour être en règle avec Dieu ne signifie absolument pas reprendre des relations avec cette personne... La base du triangle est en pointillé, tout simplement parce qu'elle n'est pas automatique et dans bien des situations, une relation n'existera plus jamais entre les deux.

     Pardonnons ceux qui nous ont fait du mal, sans ce soucier de leur propre repentance ou attitude de coeur par rapport au passé. Le pardon nous libérera, nous permettra de nous souvenir de ce passé sans la douleur. C'est comme une plaie qui peut enfin guérir et cicatriser. À l'avenir, comme lorsque l'on touche une cicatrice quand la sensation sous les doigts est “différente” des autres parties du corps, l'évocation de la blessure laissera des souvenirs mais ils ne seront plus douloureux, simplement une partie de notre histoire dont Dieu aura pu se servir pour transformer le mal en bien...

Soyez libres, pardonnez !
R Dufour

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. Matthieu 11:28-30